Partir de Paris à la mer à vélo. Voilà une belle performance. On pourra ainsi observer les différents visages de la Seine à vélo. A Paris, on adore la côtoyer pour des apéros, des pique-niques, marches, joggings ou encore promenades à vélo. Je l’ai parcourue en parisienne, surtout à Paris. Parfois un peu plus loin, mais pas trop. C’est ainsi que naturellement nous nous sommes tournés vers la Seine à vélo pour découvrir ce fleuve et rouler au fil de l’eau.
Nous avons choisi l’itinéraire Paris – Honfleur – Deauville. Il est également possible de faire Paris – Le Havre à vélo. Nous avons découvert le parcours en 2020 alors qu’il n’était pas encore terminé. Nous disposions de peu d’informations pour cette aventure en avant-première de plus de 400km sur une semaine. Voici mon récit de voyage sur la Seine à vélo jour par jour…
Itinéraire jour par jour de la Seine à vélo
Jour 1 – La Seine à vélo de Paris à Triel-sur-Seine
Nous sommes partis par l’ouest parisien. Le parcours classique part vers le nord, le long du Canal Saint-Denis. J’en détaille le tracé dans ce lien.
Le départ sur la Seine parisienne à vélo est très urbain.
Nous longeons les principaux monuments de Paris, ses ponts, le Louvre, la tour Eiffel, etc… Arrivés au Pont du Garigliano nous bifurquons vers Issy-les-Moulineaux dans le 92, ville comptant de nombreux bureaux. Le long de la Seine, se trouvent de jolies péniches, dans un cadre urbain mais vert. Nous arrivons à l’île Saint-Germain, puis l’île Seguin de Boulogne et enfin l’île Monsieur (qui est en fait un parc sur le quai). Nous sommes à Sèvres. Puis en traversant l’avenue, nous entrons dans Saint-Cloud par son Parc. Nous coupons par Rueil-Malmaison pour arriver aux quais à nouveau.
A partir de Rueil-Malmaison, nous arrivons dans les banlieues bourgeoises du 78 notamment le Vésinet et Saint-Germain-en-Laye.
L’endroit est très bucolique et compte de superbes demeures. Jusqu’à Conflans-Sainte-Honorine, les maisons donnant sur la Seine siègent fièrement au fond de leurs jardins. On y rêvasse s’imaginant y vivre. On pourrait faire du vélo, encore plus de vélo!
Arrivés à Conflans, la Seine nous accueille sur la Passerelle Saint-Nicolas et nous propose de choisir entre la Seine à vélo et un autre itinéraire… Tentant, mais ne vous trompez pas, vous risqueriez de vous retrouver à… Londres! Sur le Paris-Londres à vélo.
Bivouac sauvage en perspective…
Nous poursuivons l’itinéraire le long de la Seine. puis aux abords de Triel-sur-Seine, longeons une route avant de redescendre dans la ville et de retrouver la Seine. C’est là que nous passerons la nuit et pour cette première journée, nous avons choisi le bivouac sauvage. Sortir de l’Ile-de-France prend un certain temps. D’autant que le 78 est très étendu. On n’en sortira que le jour 2. Mais il est intéressant de pouvoir enfin découvrir les villes que l’on connaît surtout de nom, au fil de l’eau tranquillement, autrement que par le train ou la voiture.
Jour 2 – De Triel-sur-Seine à Giverny à vélo
Le lendemain, après avoir observé un splendide lever de soleil, il est temps de repartir vers Giverny. La partie de route qui longe les Mureaux est pénible et sans grand intérêt. Nous longeons des routes parfois un peu dangereuses. J’imagine que cela a été amélioré depuis. Puis, après Mantes-la-Jolie, nous rejoignons la rive du côté de Limay et la route nous emmène sur un chemin de halage.
Entre Seine et maisons splendides à nouveau. Il est temps de faire une petite pause déjeuner à l’abri d’un sol pleureur. Il pleure et il pleut.
Petit bonheur grande chance!
Parfois au bord de l’eau, les belles maisons ont un accès privé. Il faut alors quitter les lieux. Nous arrivons ainsi au petit bonheur la chance et un peu mouillés au port de plaisance de Saint-Martin-la-Garenne.
De là, nous rejoignons un chemin. C’est en fait la demeure des vaches qui est privée.
Un petit bout de Val-D’Oise
Nous sommes entre leur domaine et les étangs formant la marina notamment. Un peu perdus, nous en faisons le tour avant de rejoindre la Seine. Puis, nous basculons quelque part dans le département du Val-D’oise (95) à partir de Vétheuil le temps du passage jusqu’à La Roche-Guyon.
C’est alors que nous arrivons en terre impressionniste.
Il ne manque plus que des canotiers. On se croirait dans un tableau vivant. Les nénuphars, les reflets sur l’eau, la lumière…
Puis je crève. Et là, la galère commence. Nous n’avons pas l’outil permettant de démonter la roue de mon vélo. Nous devons le trainer jusqu’en ville. Et à La Roche-Guyon, aucun commerce pour nous aider. Une cheminée s’est écroulée et nous perdons le fil de la route.
Nous escaladons une route le long de grottes (d’ailleurs remarquables). Puis j’attends avec tout notre matériel que mon sauveur revienne de sa descente littéralement effrénée à Gasny où il trouve par chance un magasin de bricolage permettant de résoudre le problème! Et presque à l’heure nous basculons dans l’Eure (27). L’Eure est le nom d’un département mais aussi d’une rivière. Sur cette portion de l’itinéraire c’est l’Eure qu’on longe. La Seine reste dans le 78 et on la retrouve après Giverny.
Nous pensons nous être trompés car cette route n’avait rien d’une piste cyclable. Mais elle a le mérite de nous avoir permis une descente reposante après notre descente aux enfers! Nous arrivons dans de jolis villages qui suggèrent coquettement l’arrivée à la sublime Giverny.
Récompense bien méritée en arrivant à notre auberge, un bon bain dans un beau cadre avant une entrecôte au restaurant!
Le camping sauvage c’était bien mais on aime aussi se laver et manger!
Giverny est une ville adorable. On se croirait dans un décor parfois peut-être même un peu artificiel. Je vous invite à visiter la Fondation Claude Monet et le jardin du Musée des Impressionnismes.
Jour 3 – De Giverny à Connelles à vélo
Le lendemain matin, après un bon petit déjeuner, nous repartons sur la piste qui nous mène le temps d’une courte pause à Vernon.
Au fil de l’eau nous nous retrouvons propulsés à nouveau sur la route. Nous commençons à avoir soiffe. Puis arrivons à la superbe ville les Andelys où nous faisons une pause.
Nous arrivons ensuite à Connelles où nous passerons la nuit.La Seine sur ce tronçon, serpente entre plusieurs iles et revêt des airs de fleuve, rivière, et même d’étang comme son voisin, le joliment nommé étang des deux amants.
Jours 4 et 5 – De Connelles à Rouen à vélo
Le lendemain, nous sommes prêts à repartir en direction de Rouen pour de nouvelles aventures! Nous y arrivons sans peine. Ce n’est plus très loin.
La ville est absolument fantastique et au-dessus de toute espérance, si bien que nous décidons d’y séjourner. Quel endroit magique! Nous découvrons l’effervescence de cette ville artiste aux maisons médiévales et ses toits en ardoises le tout au bord de la Seine.
Rouen est la capitale de la Normandie qui elle-même est la capitale des impressionnistes. Nous prenons un pass et visitons les musées de la ville. Nous voyons également le spectacle des lumières, rendant hommage aux enfants de ce pays.
Jour 6 – De Rouen à Caudebec-en-Caux sur la Seine à vélo Paris Le Havre
Changement de région. Rouen se trouve dans la Seine-Maritime (76).
A la sortie de Rouen, outre les bateaux transportant des marchandises entre la mer et la Seine, on peut observer des usines. Historiquement la région exploitait le textile, notamment le coton. Au Musée des Beaux-Arts de Rouen, nous découvrons qu’il y avait également du charbon, notamment sous la direction de l’industriel François Depeaux. Ce mécène amateur de l’impressionnisme s’est doté d’une collection de 600 tableaux. En suivant la Seine on marche sur les pas des artistes et on comprend leur engouement pour le fleuve et ses nombreux visages.
Le paysage urbain s’estompe peu à peu et on retrouve le calme de la nature. A Sahurs, on prend un bac pour rejoindre La Bouille sur l’autre rive. L’endroit est très mignon. Faire les boucles de Seine à vélo, c’est aussi prendre le bac car il n’y a pas partout autant de ponts qu’à Paris. L’occasion de s’improviser marin cycliste d’eau douce gratuitement. Facile, il suffit d’attendre le bac avec les autres cyclistes et automobilistes. Les horaires d’ouverture sont en général entre 5h30 et 21h15.
On peut visiter rapidement les lieux en quelques coups de pédales. Une promenade longe la Seine dans le centre-ville. Puis, on longe le fleuve par la départementale D93. A Caumont, nous prenons la D64 et coupons à travers terre, directement vers Duclair.
Prendre le bac! Youpi!
Nous redescendons depuis Duclair jusqu’à Yville-sur-Seine pour y prendre le bac en direction de Jumièges. Il est aussi possible de prendre directement le bac à Berville sur Seine et de descendre le long de la route des fruits, située sur l’autre rive. Dans cette région on voit des pommes partout!
A Jumièges, nous longeons un chemin de halage à la sortie du bac, sur la recommandation de passants mais ce n’est pas l’idéal.
Nous rejoignons ensuite la route en direction de son Abbaye. Enfin, nous nous dirigeons vers Yainville et le Trait.
Au Trait, il y a une super piste cyclable récente et propre. C’est une véritable autoroute pour rejoindre Caudebec-en-Caux où nous passerons la nuit.
Nous commandons une pizza à emporter et la dégustons sur les quais de Seine. La joie s’empare de nous, le bonheur des choses simples. Et la bière aussi!
Jour 7 – De Caudebec-en-Caux à Honfleur
La dernière grosse journée vélo nous emmène de Caudebec-en-Caux à Honfleur. Nous longeons la Seine.
Puis nous arrivons dans les terres. Nous sommes tranquilles sur cette piste et ne croisons que quelques vaches.
La piste est calme mais il faut ensuite rejoindre les bords de la route. Puis on arrive au château de Tancarville.
Ensuite, nous arrivons au Pont de Tancarville d’où l’on peut voir… le Pont de Tancarville. Et longer le Canal de Tancarville qui va jusqu’au Havre. Je vous invite à lire mon article dédié à ce tronçon pour plus d’informations.
Mais nous allons à Honfleur. Ainsi nous coupons par la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine. Cette route est en principe interdite aux voitures autres que d’éventuels ouvriers ou riverains. Nous sommes donc tranquilles. Depuis cette route, on peut croiser des trains transportant des containers de marchandises. L’un d’entre eux nous salue ce qui nous ravit comme des enfants. Plus loin, nous mangeons des mures sauvages.
Ensuite, nous apercevons le fameux Pont de Normandie que nous emprunterons. Attention ça décoiffe! Même si nous sommes sur une piste cyclable. Les camions frôlent les cyclistes. Cela monte fort et ça descend fort! En plus on voit bien la Seine et le vide. C’est impressionnant. On peut aussi choisir de monter à pieds ou de le faire le dimanche quand il n’y a pas de camions. Par ailleurs, l’itinéraire de la Seine à vélo prévoit de le contourner. Il faut pour cela rejoindre l’autre rive de la Seine depuis Jumièges.
Après l’effort, le réconfort! Nous nous engouffrons sous le pont et en quelques coups de pédales et nous retrouvons aux abords d’Honfleur où nous passons la nuit. La ville est pittoresque et il est agréable d’y flâner jour et nuit.
Jour 8 – Honfleur et Deauville à Paris à vélo
Après une nuit à Honfleur, nous rejoignons Deauville que nous connaissons bien. C’est un endroit facilement accessible depuis Paris en voiture ou en train. Aujourd’hui à vélo!
De là, nous pourrons prendre un train pour rejoindre Paris ce qui n’est pas possible à Honfleur puisqu’il n’y a pas de gare.
La route offre de beaux paysages normands.
On se sent bien en Normandie. Même s’il pleut un peu, c’est beau.
Pour finir, nous arrivons à Deauville pour un rapide déjeuner au bord de la mer. Avant de repartir en train pour Paris et nos futures aventures…
Pour aller plus loin
J’espère que ce récit de La Seine à vélo vous aura éclairé. Vous pourrez retrouver d’autres promenades à vélo parisiennes dans ma rubrique vélo. Ou encore le récit de mon expérience sur la Seine à vélo de Paris à Troyes.