Plumes Agiles
Immortelle, Rouen renaît chaque jour,
Elle est vivante, elle est plus qu’un bourg.
À l’aube s’endorment ses troubadours,
Quand Morphée lève son rideau de velours.
Le jour vient du ciel et descend des clochers,
Des toits des maisons aux ardoises bleutées,
Il plonge sur les rues pour fouler les pavés,
Puis nage jusqu’à la Seine, miroitant sa beauté.
Les maisons à colombages regardent le rivage,
Avec leurs petites fenêtres du haut de leurs étages.
Le soleil naissant fait briller le plumage,
D’un pigeon sur le toit aussi beau que volage.
Les mouettes dansent avec les fumées des cheminées,
Rythmées par la messe des éternels clochés.
Tous les oiseaux attendent la criée,
Impatientes ouailles, affamées, survoltées.
Ô Ardoises célestes, crépuscule et volatiles,
Muses offrant au poète une rosée fébrile,
Dans quelques heures qu’adviendra-t-il,
Des rêveries éphémères et des plumes agiles?
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