Non je ne parle pas de macédoine de légumes mais de la République de Macédoine du Nord, un des rares pays en Europe à nous permettre un voyage dans le temps. Ce pays fait partie de l’ex-Yougoslavie et a côtoyé de près les ravages de la guerre. Lorsque l’on se trouve en Macédoine on réalise à quel point son emplacement est central. Elle a été en proie à plusieurs dominations ottomanes, byzantines et slaves qui l’ont façonnée telle qu’elle est aujourd’hui, multiculturelle. La Macédoine est une véritable porte d’entrée d’est en ouest. Elle a des frontières avec cinq pays, l’Albanie, la Serbie, le Kosovo, la Bulgarie et la Grèce. Je vous emmène visiter la Macédoine. Nous partons de Skopje puis visitons Bitola et le lac d’Ohrid avant de nous rendre à Sofia en Bulgarie pour notre destination suivante.
Que faire en Macédoine?
Visiter Skopje
Skopje est la capitale de la Macédoine. Cette ville est représentative de la Macédoine de par son paysage montagneux. Deux quartiers se distinguent amputés par le fleuve Vardar. D’un côté le centre avec son architecture moderne, de l’autre le quartier ottoman avec son vieux bazar et la forteresse.
Le centre-ville néo-classique
Elle est cependant une enclave moderne dans un pays rural. Dès notre arrivée, nous sommes frappés par les innombrables statues qui règnent sur la ville. Parmi elles, Alexandre le grand et d’autres personnalités locales. Elles sont omniprésentes et accompagnées d’immeubles récents au style baroque ainsi que de fontaines. Emblématique de cet artificiel patrimoine, le Pont des arts a des airs du Pont Charles de Prague et du pont Alexandre III de Paris.
Le quartier ottoman
On accède à l’autre rive par deux ponts. Le Pont des arts ou le Pont de Pierres. Ce quartier est un véritable coup de cœur car il a une emprunte culturelle très forte. En l’espace de la traversée d’un pont on fait un bon dans l’empire ottoman. Le bazar c’est des rues pavées, les odeurs de grillades, les pâtisseries orientales et le thé, une silhouette voilée qui s’échappe d’une ruelle, un chat qui s’abreuve à une fontaine et cherche des restes de kebap, des hommes qui boivent le café turc assis sur des petits fauteuils en bois, des tapis colorés qui flottent tels des drapeaux artisanaux, quelques souvenirs aux couleurs albanaises ou macédoniennes, des cafetières turques en bronze et les minarets des mosquées qui se hissent vers le ciel.
Au bout du bazar, on monte à la forteresse de Skopje et on observe la ville, on l’écoute, on vit avec elle.
Visiter Bitola
Bitola 2ème ville de Macédoine
Nous avions envie de visiter une autre ville alors nous nous sommes tournés vers la deuxième ville du pays, Bitola.
L’expérience du bus Skopje/Bitola
Nous avons pris un bus depuis la gare routière de Skopje pour nous y rendre. Les billets s’achètent directement aux guichets en gare. On prend évidemment un bus recyclé comme d’habitude dans les Balkans. Il passe par Tetovo. Ce qui est exaltant lorsque l’on prend le bus en Macédoine, c’est qu’il s’arrête où l’on veut. Il n’y a pas de règles comme chez nous avec des infrastructures et des arrêts de bus. Donc les usagers attendent au bord de la route. Nous avons vu un père accompagner son fils avec une vieille moto aux abords d’un hameau. Des habitants du coin vendaient quelques fruits et des conserves au bord de la route, comme souvent là-bas. Leur petite fille était contente de voir le bus, elle nous a fait un beau sourire touchant. Et son voisin a bien rigolé lorsque mon compagnon s’est amusé à me prendre en photo en mettant des filtres moches quand je dormais. Le sourire est international!
Le centre de Bitola
Nous sommes descendus à l’angle des rues Partizanska et Shirok Sokak. La rue Shirok Sokak est en fait la principale attraction de la ville. C’est une rue piétonne bordée de maisons coloniales aux couleurs pastels. Ses nombreuses terrasses en font un lieu convivial où tout le monde se divertit.
Etonnamment, les lieux semblent être en proie aux fêtards voisins qui viennent s’encanailler sur place au casino notamment.
Au bout de la rue se trouve la tour de l’horloge. Un mignon couple de chiens errants vient nous saluer tandis qu’une nuée d’oiseaux s’envolent au-dessus de nous.
Le quartier Ottoman
Nous nous rendons de l’autre côté de la rive. Encore une fois, le quartier ottoman des musulmans est séparé des orthodoxes. Normalement il y a un bazar mais c’est en fait très calme et plutôt triste. D’ailleurs on voit une croix gammée dans le marché ce qui nous fait nous interroger sur la cohabitation des deux religions. Mais ceci est un autre sujet.
Le lendemain départ pour Ohrid et son lac magnifique !
Visiter la ville et le lac d’Ohrid
Le lac d’Ohrid est à cheval entre l’Albanie et la Macédoine. Les villes les plus touristiques sont Pogradec en Albanie et Ohrid en Macédoine, où nous nous rendons. Cette ville est splendide. On est catapultés vers un monde plus moderne, plus touristique et surtout plus friqué.
En arrivant à la gare routière, nous descendons vers le centre qui est un peu plus loin en traversant des bicoques abandonnées et des supermarchés. Une fois sur place, une rue piétonne, animée avec au bout une grande terrasse de grosse machine à fric touristique où nombreux sont ceux qui se dorent la pilule avec un steak frites et une binouze, lunettes de soleil et cols de polos relevés.
Nous logeons au sommet d’un hôtel ottoman superbe bien que gardé par un cerbère grimaçant et hargneux et ses œnologues de piquette hautains à la cave. Malgré ce déplorable contact, nous adorerons la ville qui est une véritable perle d’eau douce.
Que faire à Ohrid ?
A Ohrid, on se promène et on s’émerveille de tout. La proximité des eaux cristallines du lac, les somptueuses villas ottomanes séparées par de fines ruelles et escaliers, les chats qui s’approprient les lieux, les bateaux qui surfent le lac comme ils surferaient la mer Egée et les Eglises qui dominent l’horizon.
Flâner dans les rues
Vadrouillez d’abord pour vous approprier la ville. Empruntez ces escaliers qui vous font de l’œil et regardez la vue qu’ils vous offrent. Voyez sécher des pâtes fraiches et des piments bien rouges juste là devant vos yeux.
Profiter du lac
Une magnifique promenade se trouve le long du lac à flanc de montagne. La nuit les lanternes de ses lampadaires éclairent les passants qui marchent sur un chemin de planches au-dessus de l’eau. Au bout de cette promenade on peut accéder aux églises en haut et en bas à de superbes restaurants.
Dîner au bord de l’eau
Nombreux sont les restaurants qui offrent une vue imprenable sur le lac.On y déguste de délicieuses grillades de poissons ou de viande avec du vin qui n’est pas fameux mais a le mérite d’être produit non loin de là.
Faire un tour de bateau
On peut faire un tour de bateau sur le lac d’Ohrid et admirer la ville sous un autre angle.
Visiter les églises et monastères
La star locale qui pose pour les cartes postales c’est l’Eglise Saint-Jean de Kaneo. Elle est en haut d’une colline face au lac offrant une vue qui rappelle la Grèce. Mais il est aussi intéressant de s’attarder devant les petites Eglises comme l’Eglise de la naissance de la Sainte Mère de Dieu comme cachée au bord de l’eau et l’Eglise de Sainte-Marie-Bolnička cachée derrière un mur, ou encore l’imposante Église de l’Assomption de la Vierge Marie située près de la forteresse.
Admirer le théâtre antique
Ce théâtre grec est un vestige découvert par accident en 1980. Il est aujourd’hui utilisé lors de manifestations culturelles comme le festival d’Ohrid. Les autres théâtres de la région datent de l’occupation romaine, ce qui en fait un lieu d’exception. Il est un passage obligé lorsque l’on se rend à la forteresse d’Ohrid se trouvant sur son chemin.
La forteresse d’Ohrid
Encore une fois, juchée dans les hauteurs de la ville, elle offre une vue imprenable, à 360° sur la ville. On peut la visiter moyennant finances et admirer le panorama. Attention aux marches glissantes toutefois, j’ai failli me faire mal en les descendant ! Une partie état fermée pour fouilles archéologiques lorsque nous y étions.
Manger
Descendez le long du lac et laissez-vous aller à une terrasse au bord de l’eau pour déguster des poissons locaux. Je dois avoue cependant que ce n’est pas du poisson que nous avons mangé mais de la viande, exceptionnelle et délicieuse. La vue au bord de l’eau était des plus romantiques et nous avons notamment pu observer un homme escorter en un autre jusqu’à son bateau. Les bateaux sont amarrés au milieu de l’eau et accessibles par des barques.
Partir à la chasse aux chats
Evidemment, ne prenez pas votre vieux fusil, mais vous pourrez mitrailler de photos ces grâcieux félins partout dans la ville. Cela donne un charme fou aux Balkans même si souvent ces minets sont abandonnés.
Visiter la Macédoine :
En voiture de location :
L’idéal pour louer une voiture en Macédoine est de la réserver directement à l’aéroport. De mon côté j’ai l’habitude de contacter en amont les agences pour être sure qu’elles acceptent bien les cartes cébit puisque souvent elles n’acceptent que les cartes de crédit. Finalement nous n’en avons pas loué mais j’avais pris contact avec des agences lorsque j’organisais le voyage et elles sont relativement souples. Dans les Balkans il est aisé de se déplacer en voiture et c’est une aventure qui mérite d’être vécue et rend le voyage plus pittoresque comme lors de notre voyage en Albanie.
En train :
Il ne faut pas compter sur le train pour se déplacer en Macédoine. Le train c’est surtout de nuit pour aller à Tessalonique en Grèce. Ici on prend le bus !
En bus :
Le bus est LE moyen de transport en Macédoine. Toutes les villes sont désservies par le réseau. L plus simple est d’acheter les billets en gare routière au guichet le jour même. En effet, les sites de vente en ligne ne sont pas encore au niveau de nos interfaces françaises. Pas de panique malgré la vétusté des infrastructures, on arrive toujours à bon port en temps et en heure et on s’amuse bien. Dépaysement assuré !
En avion :
Pour aller en Macédoine le plus simple est de prendre la compagnie aérienne low cost WizzAir depuis l’aéroport Paris Beauvais.
Conseils :
Goûter aux kebaps grillades locales pas chères à déguster avec uen salade grèque et des frites maisons, marchez autant que possible pour tout découvrir de vos propres yeux, prenez le bus car c’est marrant profitez de la forte influence ottomane pour avoir l’impression de voyager dans le temps.
Le saviez-vous ?
Les pays des Balkans rachètent les bus d’occasion européens. Ainsi, on peut trouver des bus de la RATP de Paris en Albanie et à Skopje ce sont des bus rouges londoniens qui circulent. Mais rassurez-vous, ils ont remis le volent à sa place pour rouler normalement tout le monde à droite 😉
Aller plus loin
J’espère que cet article vous aura aidé à visiter la Macédoine. Pour aller plus loin et vous imprégner des Balkans, direction l’Albanie et le Monténégro qui m’ont beaucoup marquée. 
